L'Eglise de la sainte Trinité de Pierrepont

Porche de l'Eglise
Porche de l'Eglise

L'Eglise est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2001. C'est une reconnaissance pour cet édifice qui mérite d'être entretenu et restauré.

Cette église, de style roman, est surmontée d'un clocher-peigne. Du côté sud, la nef est décorée de personnages grotesques sculptés dans des positions obscènes. L'une des fenêtres est ornée de deux monstres dont la tête est retournée, comme pour se mordre la queue. La chapelle latérale sud a été ajoutée en 1748. Un beau cadran solaire est sculpté sur la partie verticale du contrefort du clocher, au sud.

Le portail ouest estcaractéristique de l'art roman, il est composé de 2 archivoltes reposant sur des colonettes à chapiteaux sculptés, surmontées d'une cimaise décorée de 2 rangées de billettes.

Comme toutes les églises, la Sainte-Trinité a connu de nombreux remaniements, des pierres de réemploi, portant des décors typiques de l'art roman, sont visibles sur les murs gouttereaux nord et sud. Ce mur sud posséde une petite baie dont le linteau est décoré de 2 animaux fantastiques qui se mordent la queue, cette iconographie est caractéristique du 11ème siècle. Le mur sud de la nef semble avoir conservé en grande partie ses dispositions d'origine. Il est surmonté de huit modillons sculptés, certains représentent des personnages dans des postures... suptrenantes. Ces modillons sont très érodés par l'eau qui ruisselle du toit, qui a été abaissé lors d'une restauration, et qui ne dépasse plus. Le mur gouttereausud du choeur présente les vestiges d'une porte qui donnait accès à la chapelle disparue.

A l'intérieur de la nef, 6 dalles funéraires sont inclues dans le dallage, l'une d'entre elles est très lisible.

L"accès au clocher se fait par un escalier tournant, abrupt et très étroit qui aboutit à une plate-forme dominée par une cloche. Elle fut refondue à Villedieu les Poêles (gràce à la libéralité des habitants de Lantheuil) en 1868 et batisée : Emmanuel-Anna par monsieur le curé Hébert. On voit nettement qu'autrefois il y avait 2 cloches dont les axes étaient surelevés par rapport à l'existant.

Une sacristie est située à l'est du choeur. A l'étage on trouve "une belle chambre où les prêtres peuvent coucher et faire leurs vivres" (Monsieur Leboucher, instituteurà Lantheuil en 1885). On note la présence d'une belle cheminée et d'un potager.

Le cimetière possède encore quelques tombes du 19ème siècle, portant des inscriptions caractéristiques de cette époque. Un piéta en fonte de 1869 due à J. Samson, figure également en bonne place.

 

Actuellement, des travaux de restauration sont en cours d'étude avec le concours du Conseil Général et d'associations locales.


Extrait du document "Statistique monumentale du calvados" de M. de Caumont. (1846)

 

La façade occidentale de l'église de Pierrepont présente un portail roman, orné de deux archivoltes unies,reposant de chaque côté sur deux colonnes, et couronnées par une cimaise à double rang de billettes.

Du côté du sud, la nef conserve des modillons très saillants et très curieux à observer ; presque tous ces corbeaux représentent des figures grotesques dans des postures obscènes. L'intervalle compris entre chacun d'eux est occupé par un ornement en damier sculpté en creux.

Au-dessus d'une fenêtre percée dans le même mur, on voit deux monstres grossièrement tracés, la tête retournée comme pour se mordre la queue, sujet très commun dans les sculptures du XP siècle.

Le mur du nord est moins ancien que le précédent, du moins a-t-il été réparé dans quelques-unes de ses parties. Les pierres de la corniche ont été placées confusément au milieu de la maçonnerie nouvelle.

Le chœur n'offre aucun intérêt ; il n'est peut-être pas antérieur au XVIP siècle.

La petite tour triangulaire à deux baies, qui surmonte le mur formant séparation entre les deux parties de l'église, n'est probablement pas beaucoup plus ancienne que le chœur.

Une chapelle latérale au sud a été ajoutée en 1748, ainsi que l'indique le millésime placé sur le linteau de la porte.

La sacristie est moderne ; on avait pratiqué au-dessus une chambre pour le curé.

L'intérieur de l'église n'a rien d'intéressant : on y voit dans le mur latéral du nord une petite chaire en pierre, ajoutée à une époque peu ancienne. Quelques tombes, presque toutes effacées, se remarquent dans le pavé. Sur une d'elles, j'ai lu le nom de Crèvecœur ; on sait que cette famille a longtemps habité Pierrepont.

L'église était sous l'invocation de la Sainte-Trinité.

Le patronage appartenait au seigneur du lieu (1). La dîme se percevait par moitié par les curés de Pierrepont et d'Amblie. Pierrepont était autrefois succursale ou annexe d'Amblie. Ce ne fut qu'en 1650 que les deux cures furent séparées, mais avant la Révolution le curé de Pierrepont se qualifiait encore de curé d'Amblie pour la seconde partie, et celui d'Amblie prenait le titre de curé d'Amblie et de Pierrepont.

Anciens tombeaux. M. de Sallen, membre de la Société pour la conservation des monuments, a signalé la découverte, faite il y a peu d'années, à Pierrepont, de plusieurs sépultures fort anciennes (2). Les squelettes trouvés au haut d'une côte, à 50 mètres au sud de la route de Caen à Creully, étaient protégés par des pierres plates, posées de champ ; plusieurs étaient accompagnés d'anneaux de bronze ; l'un d'eux avait un pareil anneau passé au cou (1). Tous avaient la tête au sud et les pieds au nord. L'une des fosses, profonde d'environ 1 mètre i/i, contenait un squelette qui paraissait avoir été assis. On y a trouvé des morceaux de charbon et quelques débris de poterie mal cuite. D'autres sépultures existent, dit-on, dans le même champ.

 

(1) An moment où le livre Peint fat rédigé, U cure de Pierrepont était divisée en deux portions : la première était à la nomination du seigneur de Pierrepont, et d'aautre à celle d*an seigneur nommé Rupaley,

 

(a) Bulletin monumental, t. IX, p. a86.